Ce récit est en complément des photos que nous avions postées en septembre 2013, lorsque nous étions sur place, au moment de la Coupe de l'America. Nous aurions dû écrire celui-ci depuis bien longtemps... mieux vaut tard que jamais! (Alpha raconte)
Après la croisière libertine en
Floride, nous avons cette année décidé de partir à la découverte de la
Californie et de l’Ouest américain. Ce voyage en amoureux n’est a priori pas
orienté vers des activités libertines, à l’inverse de la croisière dans le
golfe du Mexique : c’est plutôt un retour aux sources (pour moi qui ai
vécu plusieurs années là-bas) et une découverte pour miss Caresse de cette
région magnifique de la planète, dont je lui parle souvent.
Pour ne pas faire les choses à
moitié, nous avons choisi de partir un mois complet, partageant notre séjour
entre San Francisco à l’arrivée, deux semaines dans les grands parcs de l’Ouest
(à partir de Las Vegas), puis une dizaine de jours de nouveau à San Francisco
pour terminer.
Nous avons quand même exploré le
versant éventuellement libertin de nos vacances. Nous nous sommes alors aperçu
qu’il n’y a pas, en Californie, les mêmes structures que nous connaissons en
Europe tels que des clubs libertins ouverts au public. Nous en avons trouvé un
similaire à Las Vegas (Fantasy) mais
nous n’y sommes finalement pas allés car il y avait plein d’autres choses à
faire la nuit à Vegas, la « ville du péché » (Sin City).
Quant à San Francisco, nous n’y
avons trouvé que des structures de cooptation, des sortes de clubs virtuels où
il faut se pré-inscrire et gagner ses galons pour être admis dans le cercle.
C’est ce que nous avons fait dans deux structures de ce type, en nous y prenant
plusieurs mois à l’avance. Malheureusement, ces groupes n’organisaient pas de
soirée libertine pendant notre bref séjour à San Francisco. Nous n’avons donc
pas eu le plaisir de faire leur connaissance en live.
A notre arrivée dans la région de
la Baie, nous avions été surpris par la difficulté inhabituelle à se loger et à
louer une voiture. En fait, c’était la semaine de la finale de l’America’s Cup – dont nous avons posté
quelques photos pour nos lecteurs assidus (voir archives de septembre 2013) – et nous l’ignorions totalement. Ce
hasard nous a permis d’assister au fameux duel d’anthologie, sous le pont du
Golden Gate, entre l’équipe américaine sponsorisée par Oracle (avec un skipper français) et l’équipe néo-zélandaise sous les
couleurs d’Emirates.
Notre circuit dans les
parcs fut, à l’opposé, marqué de nature et de ruralité : Zion, Bryce Canyon, Capitol Reef, Arches, Canyonlands et Dead Horse Park,
Monument Valley, Canyon de Chelly,
Grand Canyon… Des paysages plein les yeux, mais pas du tout de libertinage
en vue !
Au retour dans la région de la
Baie, nous avons opté pour un B&B cosy sur Marin County (au nord du Golden
Gate), là où j’avais habité quatre années durant. Logés chez l’habitante, nous
disposions de notre studio avec entrée privative, une cour entourée de
végétation pour prendre nos repas et un jacuzzi extérieur privatif. Au bout de
10 jours dans ce paradis, nous ne voulions plus en repartir !
Nous avons alors découvert que se
tenait à San Francisco, à la fin du mois, cette manifestation dont j’avais
entendu parler depuis bien longtemps sans jamais y être allé : la fête de
rue de Folsom Street, la Folsom Street
Fair.
Ce quartier de Folsom est connu
pour abriter une forte proportion de gays et de clubs tendance SM. La fête de
rue est à l’avenant et constitue en soi quelque chose d’assez extraordinaire
par rapport aux mœurs du pays et même au niveau mondial. La seule réplique
connue de cet événement est en effet sa petite sœur jumelle de Berlin-Ouest,
organisée depuis seulement quelques années.
Imaginez-vous : la rue
Folsom est neutralisée sur 6 blocks (soit presque un km de long, ainsi que les
rues adjacentes, à partir de minuit le samedi soir, jusqu’au dimanche soir
minuit. Des stands divers et variés y sont installés pendant la nuit de sorte
que l’ouverture au public puisse avoir lieu à partir de 10h le dimanche.
L’accès est ouvert à tous mais
fortement déconseillé aux mineurs. Et pour cause : le thème de la fête est
orienté sexe et SM, en plein air, avec pour seule règle que tout est permis
tant que personne n’est choqué. Et vu la population croisée sur place, il faut
en faire vraiment beaucoup pour choquer ! En fait, il m’a semblé que la
seule chose réellement prohibée dans la rue était la copulation en vrai. Pour
le reste, on a tout vu…
Et quel spectacle ! A
l’entrée de la fête, des barrières filtrent les visiteurs et la police veille
au grain. Des hôtesses bénévoles, certaines aux seins nus, vous expliquent que
l’entrée est gratuite mais que vous pouvez faire une donation charitable (de
$20 par exemple), qui vous donne demi-tarif sur toutes les consommations dans
les différentes buvettes. Moyennant cette donation volontaire, on vous colle un
sticker sur le haut de la poitrine (à même la peau si vous n’avez pas de
vêtement à cet endroit-là), un talisman pour ensuite passer commande de chopines
à 50% aux buvettes.
La grande majorité des
participants sont déguisés ou, a minima, ont adopté un dress code en relation
avec la fête. Certain(e)s sont très court vêtus, voire complètement nu(e)s… Il
faut dire que la température diurne est encore très douce fin septembre à San
Francisco. Pour notre part, nous sommes restés soft, moi avec mon tout nouveau
pantalon huilé noir CK acheté dans un outlet
de Las Vegas et mon tank top beige avec l’inscription de Club Orient (centre
naturiste à St Martin): Happiness is no
tan lines (trad. : le bonheur
c’est : pas de traces de maillot). Ma Caresse a revêtu sa nouvelle
tenue noire de domina dont elle a fait l’emplette dans un superbe magasin
gothico-steampunk du vieux Sacramento (Evangeline).
Nous sommes donc bien dans le ton
mais pas vraiment à donf comme certains que nous allons découvrir. A peine
avons-nous franchi le sas de la donation volontaire que nous tombons sur une
faune des plus variées. A la principale intersection de la rue, celle où se
trouve la plus importante buvette qui débite de la bière à tire-larigot, nous
trouvons un couple en train d’exécuter une sorte de danse du ventre en se
faisant face. La femme est vêtue d’une courte tenue de vinyle noir, avec les
bottes et la casquette de policier assortie, bas résille troués, ray-ban et
bijoux clinquants, les seins déballés à l’air au grand jour. Son compagnon est
lui vêtu en tout et pout tout d’un loup noir, de gantelets en cuir à sangles
métalliques et de santiags… Il est entièrement épilé et arbore, tout au long de
son show, une franche érection qui ne faiblit pas. Ma miss soupçonne que cette
belle durabilité doit être due à l’absorption de petites pilules bleues…
Sur des podiums à proximité du
couple, de jeunes éphèbes s’exhibent en dansant, faisant virevolter de grands
drapeaux dans l’air, un peu comme lors du Palio
à Sienne. Dans la foule qui se promène en jetant un œil sur les marchandises à
thème proposées par les commerçants spécialisés qui ont déployé leur étal de
marché, nous croisons encore quelques extra-terrestres :
-
beaucoup de couples, homos ou hétéros des deux sexes,
plus ou moins vêtus : cuir, vinyle et résilles sont à l’honneur ;
-
des êtres bizarres entièrement vêtus de latex noir
moulant ou de costumes fourrés, avec des têtes d’animaux : chien, félin,
cheval… généralement tenus en laisse par quelqu’un d’autre ;
-
un type presque nu avec un masque à gaz noir, une queue
fourrée de renard, tenu en laisse par un barbu tout en cuir noir avec
casquette ;
-
une femme plantureuse vêtue seulement d’un corset underbust (seins nus), jarretelles et
bas, avec un boa jaune - vivant - sur les épaules ;
-
quelques tétons féminins sont scotchés de sparadrap,
comme sur notre croisière libertine de 2010, mais beaucoup ne le sont pas
(spécificité de la Folsom…) ;
-
des anges blancs à plumes et des démons rouges
cornus ;
-
une punkette black juchée sur des bottines blanches à
hauts talons et plateformes, vêtue d’un short moulant à jarretelles et de
bas ;
-
un trio Belle Epoque un peu particulier : l’homme
en costume trois pièces et haut de forme avec une cravate en soie porte beau
(on a envie de l’appeler Monsieur le Marquis), la femme aussi est en haut de
forme mais seulement en corset moulant noir, portant une ombrelle, et leur
captive qui avance deux pas devant eux, au milieu : mains liées dans le
dos, bâillon-boule en cuir noir, corset underbust
en cuir à sangles, exhibant ses seins à la vue de tous ;
-
une femme déguisée en pouliche (oreilles, mors et
harnais, sabots aux mains) tirant une calèche dans laquelle se prélasse une
femme mûre en robe longue et chapeau de soleil ;
-
un autre attelage, composé de trois pouliches cette
fois, seins nus, tractant un sulky occupé par un type moustachu, en cuir,
équipé d’un fouet ;
Le clou de la fête était quand
même, à l’intersection suivante de la rue, l’installation par la société de
Janus d’une Charity Spanking Booth…
(sic) : un stand de fessée de charité ! A savoir que les volontaires
sont appelés à faire une donation charitable pour avoir ensuite le privilège
d’être attaché(e)s nu(e)s sur une croix de St André et fouettés en
public par un maître du martinet ou du chat à neuf queues… Spectacle fascinant,
sous les flashes des appareils photos et smartphones !
Du coup, ma miss, émoustillée par
ce spectacle, s’est mise à fureter dans les stands et a fini par dégoter un
splendide martinet en cuir noir dont elle a fait l’acquisition, à titre de
souvenir de cette journée à San Francisco ! Il est devenu un de nos jouets
favoris…
De retour en Europe, nous
envisageons maintenant de tester la Folsom de Berlin à la première
occasion… !
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