De Venise à la Croatie et au Montenegro
(Alpha raconte)
Notre toute première croisière libertine eut lieu, en novembre
2010, sur un immense paquebot (3000 passagers) entièrement affrété par des
agences de voyages spécialisées en libertinage. Nous étions partis de Tampa,
Floride en direction du Yucatan, 5 jours de navigation à travers le golfe du
Mexique avec seulement deux escales : Cozumel et Costa Maya (voir récits
publiés en septembre / octobre / novembre 2011).
Cette expérience avait été tout à fait extraordinaire pour
nous, d’autant plus que la grande majorité des participants étaient
nord-américains, même si une trentaine de nationalités étaient représentées à
bord. Nous étions le seul couple français, du moins le croyions-nous jusqu’au
dernier jour où nous fumes présentés à un couple de Bordelais… Jusque là, nous
n’avions croisé, comme francophones, que des Québécois et un couple mixte
habitant aux USA.
Dès notre retour de Floride, nous avions avec enthousiasme
souscrit à une autre croisière 100% libertine, en Europe cette fois.
L’itinéraire était particulièrement attractif, et pas seulement parce qu’il
nous économisait le vol transatlantique : le bateau était beaucoup plus
petit que le précédent (capacité : 800 passagers) et aussi nettement plus
luxueux au niveau du service offert, notamment des repas. Sa relative petite
taille lui permettait en outre d’accéder à des ports où ne peuvent aller les
gros paquebots. Le tout pour un tarif très attractif ; en partie du fait
de la faiblesse du dollar par rapport à l’euro, cette croisière étant de
nouveau commercialisée par des agences nord-américaines ! L’absence de marketing sur le continent
européen les empêchera d’ailleurs de faire le plein du bateau, seulement 500
passagers au final… Grave erreur à notre avis, qui les a peut-être dissuadés de
renouveler l’opération l’année suivante.
L’itinéraire proposé était en soi un argument suffisamment
attractif pour s’inscrire (avec bien entendu le fait que ce soit une croisière
libertine, hors de question pour nous de faire une croisière qui ne le soit
pas, avec mamies et marmots geignards à bord…). Avec un départ de la magnifique
cité de Venise, le privilège de pouvoir naviguer sur le canal de la Giudecca en
passant devant la place St Marc et le Palais des Doges, en direction des joyaux
de l’Adriatique : la Croatie avec l’île de Hvar et la ville médiévale de
Dubrovnik, le Montenegro, petit pays méconnu et destination ultime de notre
voyage, tout au fond des bouches de Kotor, puis un retour par Trieste, mythique
port de l’ancien empire austro-hongrois, à la fois carrefour et bout du monde
fantasmatique où se croisent l’Italie, l’Europe centrale et les Balkans…
Découvrir ces endroits en bateau de croisière était sans
aucun doute la meilleure option quand on connait l’état de la route côtière qui
file de Rijeka à Dubrovnik, sans même parler du problème d’accessibilité de
Kotor. Un voyage qu’il nous était donner de faire les doigts de pieds en
éventail, et que nous n’aurions jamais pris la peine d’organiser par
nous-mêmes !
Nous sommes arrivés à Venise par un vol direct de Toulouse,
quatre jours avant le départ prévu de la croisière. La saison (juin) était
idéale pour visiter la ville et les îles de la lagune. Nous avions trouvé un
joli petit B&B dans le Dorsoduro, quartier plus authentique que San Marco
et pourtant très central. Nous avions aussi pris soin de le choisir proche de
l’embarcadère des bateaux de croisière (San Basilio), anticipant de remonter le
quai en roulant nos bagages… pas de taxis à Venise, en effet, et nous n’avions
ainsi que quelques centaines de mètres, sans escaliers, à parcourir pour aller
embarquer. L’arrivée au B&B fut un peu plus épique du fait de l’arrivée
tardive de notre vol : plus de vaporetto depuis l’aéroport, nous avons dû
trouver un bus nous amenant à la gare de Venise et de là un vaporetto jusqu’à
la station la plus proche de notre home vénitien : Zattere.
Venise a constitué un délicieux
avant-goût de celle-ci. Nous avons finalement embarqué le dimanche
après-midi : une organisation bien huilée et sans faille nous a permis de
passer à bord rapidement et avec le minimum de formalités (ce qui n’avait pas
été aussi facile à Tampa) et nos bagages, laissés à quai, nous ont rejoints en
moins de deux heures dans notre cabine.
La touche finale de ce départ
pour des vacances mémorables fut de sentir notre paquebot s’écarter du quai San
Basilio pendant que nous étions sur le pont supérieur, appareils photo et
cocktails en mains. Tracté avec lenteur par un remorqueur du port (pour
minimiser les remous qui abîment les fondations des quais), notre monstre des
mers (10 étages) glissa ainsi au soleil couchant parmi gondoles et vaporetti
tout le long du canal de la Giudecca, passant majestueusement devant les
principaux monuments de venise : l’église Santa Maria della Salute, le Campanile
et la place St Marc, le palais des Doges et le pont des Soupirs, puis les
grands hôtels de la Riva dei Schiavoni et l’« Amerigo Vespucci » encore à quai, l’Arsenal et les jardins du
Castello jusqu’au parc de la Mostra, en direction de la passe menant vers la
haute mer. Ceci pour le spectacle vers l’extérieur du bateau, tandis que du
côté intérieur, au bord de la vaste piscine du pont 10, quelques jolies femmes
dénudées et déjà alcoolisées rivalisaient de talents dans la pratique du
hoola-hoop en talons aiguilles…
Un magnifique départ pour un
mémorable voyage qui fera date dans nos annales ! (fin du premier jour)
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